3 Zarzis
Mardi
Zarzis
Départ pour le continent via la voie romaine en bus avec les locaux .
Zarzis, Zarzis, Zarzis... Rien à voir, rien à faire, rien à visiter.
Le Clermont-Ferrand tunisien. On boit un bango au bar prés de la station Shell.
On arpente le quartier militaire construit par les Français en front de mer.
Des murs interminables. Les villas des officiers bordent une plage superbe. Une vie de garnison certes
plus confortable qu’à Metz ou à Thionville. De quoi s’accrocher un peu, de quoi
justifier largement les massacres de Bizerte. Un gamin nous suit. On rêve face
à la mer. Quelques touristes en calèche. Le gamin se lasse, s’éloigne. Des
pêcheurs raccommodent les filets. Que d’authenticité ! Ca manque un peu de
misère. Mais que d’authenticité !
Hôtel Nozha
Le guide du routard nous avait prévenus. On y trouve des hôtesses d’accueil pour libyens en goguette. En fait, c’est un claque. Ni plus ni moins. Les filles sont jeunes, vêtues à l’Européennes, à peine trop maquillées. Les clients, en costard, le visage émacié, genre le truand Lee Van Cleef dans « Le bon, la brute et le truand » ne sont guère rassurants. On dîne dans cette ambiance joyeuse et glauque. Uniques touristes, comme d’hab, on nous case dans une aile isolée du bâtiment. Vue sur mer et la RAI à la télé. Vaguement inquiet, je barricade la porte avec la commode et une chaise. Me voici donc, à trente piges passées, dans un bordel africain prêt à soutenir un siège avec ma femme japonaise…